mardi 31 juillet 2007

Article de fleur de la Haye extrait du site [RFI Musique]

Le retour de Plume

Latraverse, l’indomptable chansonnier

Capbreton - 01/08/2007 -

Trombine phare de la contre-culture québécoise des années 1970, Plume Latraverse revient en piste. En tournée au Québec tout l’été, il a fait, fin juillet, une brève escale aux Déferlantes Francophones de Capbreton, dans le sud-ouest de la France. L’occasion pour RFI Musique de se frotter à ce monstre sacré, qui mitonne un nouvel album pour l’automne.


Depuis quelques temps, les amoureux de Plume se demandaient où il était passé. Pas de spectacles depuis un bail, pas de nouvel album depuis Chants d’épuration (sorti en 2003) et aucune apparition médiatique… Où donc Plume Latraverse se cachait-il ? Dans son chalet des Laurentides (une magnifique région du Québec) ? Dans son appartement montréalais ? Derrière sa barbe rousse et poivre et sel ? Un peu des trois, à vrai dire : "J’ai fais une pause de plusieurs mois. Je me suis remis à l’écriture, à la peinture… Ça m’a pris comme une rage de dents et, maintenant, je sors du bois !", explique Plume entre deux gorgées de bière, sirotées sur la terrasse ombragée d’un restaurant de Capbreton.

Le chantre le plus populaire du Québec n’avait pas mis les pieds en France depuis dix ans. Le pays a-t-il changé comparé à celui qu’il a connu durant ses "années françaises", quand il tournait dans l’Hexagone de François Mitterrand, semaine après semaine ? "Oh oui ! J’ai fait connaissance avec les euros !", plaisante-t-il. Roulant le "r" avec son accent légendaire… du moins aux tympans des Français. "L’accent n’est pas dans la gorge des uns, mais dans l’oreille des autres", aime-t-il répéter. L’ogre Plume (il mesure plus d’1 m 90 et, franchement, il en impose!), est ainsi : un habile tricoteur de mots. Toujours prêt à dégainer une formule pour détruire préjugés et clichés. En chanson ou en discussion, sa verve fait mouche. Qu’il conte une histoire d’amour comme sur Les Patineuses : "Moi, j'patinais sur la bottine, était-ce elle qui m'éblouissait? / Était-ce le décor qui glissait? J'avais les jambes en gélatine / Je n'en croyais pas mes rétines / Et j'en perdais tout mon français". Ou bien qu’il devise sur la musique et la télé : "La variété, cette viande avariée", "La télévision, cette boîte à cons"


62 ans et plus de trente ans de carrière n’ont fatigué ni son énergie, ni son humour ! Pourtant, Plume Latraverse (de son vrai nom Michel Latraverse), en a traversé des âges et des époques. "J’ai connu les bars à chansonniers, les vinyls, les cassettes et maintenant le mp3 et les jeunes générations qui naissent avec un cellulaire dans la main et une télé dans la tête." Jeune, Michel Latraverse était, lui, plutôt du genre scotché à sa guitare. Au cours des sixties, il la trimballe un peu partout. Dans les mariages et les baptêmes, où il joue avec tout un orchestre des reprises anglo-saxonnes. Chaque été, il roule avec son instrument vers Percé, une ville de Gaspésie qui attire toute la bohème québécoise. Le Centre d’art et la Maison du pêcheur sont investis pour des spectacles étourdissants et bruyants, qui se terminent au petit matin. Ils donnent lieu à de nombreuses querelles générationnelles avec les habitants, qui finissent par demander l’expulsion des joyeux lurons. "J’ai rué dans les brancards avec raison étant jeune. C’était justifié : on était vraiment brimés par la religion au Québec", rappelle Plume. De retour à Montréal cette année-là, il créé d’ailleurs un groupe qui se produira quelques années sous le nom clin d’œil de La Sainte-Trinité…

Le provocateur en solo

En 1972, Plume démarre sa carrière solo. Continuant à écrire des textes plus provocants les uns que les autres : "Toutes les menteries qu'j'ai appris à réciter quand j'étais p'tit / Pis les leçons de bienséance qui sont v'nues fucker mon enfance / Me sont très utiles aujourd'hui pour faire caca pis faire pipi / On m'a fait manger du papier pour que j'puisse chier tout enveloppé" (Bienséance). "En fait, je suis devenu chanteur parce que personne d’autre ne voulait et ne pouvait chanter ce que j’écrivais !", résume Plume. Sous-sols d’église, boîtes à chansons, puis scènes plus officielles comme l’Olympia à Paris dans les années 1980… L’auteur compositeur - devenu chanteur - donne des shows toujours plus endiablés, qui se colorent de rock, de folk, de blues, voire de swing à la sauce Django Reinhardt. Hyper prolifique, Plume a sorti plus d’une trentaine de disques. Tous n’ont pas traversé l’Atlantique : "A la Fnac, vous pourrez en trouver certains au rayon 'Chanson ethnique pour enfants'", blague l’énergumène.


Plume a beau se moquer de lui, il reste LA figure de la contestation culturelle au Québec. Un poète-chansonnier de référence. Une sorte de Brassens en plus trash et en joual (l’argot québécois). Si bien qu’un tas de fables circulent sur lui : il serait né dans un saloon, sa mère serait Américaine. Ado, il aurait perpétré un hold-up dans un supermarché avec un pistolet à eau et aurait été, ensuite, professeur… La vérité ? "Je suis un menteur ! Comme disait Trenet : 'seuls les poètes sont sincères, surtout quand ils mentent'." Une pirouette de plus pour cultiver le mystère… Sûr en tout cas que Plume est bien peintre (il a réalisé une vingtaine d’huiles en 2006). Il est aussi romancier et, surtout, toujours bête de scène. Le 21 juillet dernier, il l’a prouvé aux Déferlantes de Capbreton : mouillant la chemise, grattant la guitare avec agilité, chantant d’une voix forte et belle et engueulant les bavards !

Entouré d’un pianiste et d’un bassiste, il a chanté nouvelles et anciennes chansons (El Niño Jonquière, Quel Calvaire). Faisant pouffer le public avec sa chanson Concaves, interprétée sur un air de tango : "Les cons sont les très proches parents des caves / Si c'n'est qu'les caves ont la tête un peu plus concave". Un régal de concert : drôle, irrévérencieux, malin, différent et subtilement orchestré… "J’ai voulu remettre mes textes en avant, en choisissant une instrumentation simple. Pour cesser de donner au public cette image de Raspoutine, ce poster du mec aux cheveux hirsutes qui boit de la bière et qui rote", confie Plume. Car derrière cette trogne d’homme des cavernes, il y a une plume qui écrit. Un esprit ultra-cultivé, doux. Un timide qui se cache derrière sa chope de bière et sa dégaine de "j'm’enfoutiste". Bref, un style à part dans la chanson francophone. En septembre, Plume s’enfermera en studio pour enregistrer un album déjà baptisé Hors-Saisons. Une quinzaine de nouvelles chansons mises en boîte en trois jours. Pas plus : "C’est ridicule de faire dans la dentelle à une époque où tout se pirate".

Fleur De la Haye

mardi 24 juillet 2007

Ce qui s'est passé...

Article de Fleur de La Haye extrait du site [RFI Musique]


10 ans de Déferlantes Francophones
La nouvelle vague canadienne

Capbreton
23/07/2007 -
Festival fort en saveur, les Déferlantes célèbrent chaque année à Capbreton, les accents francophones d’Amérique du Nord. Qu’ils soient acadiens, cajuns, ontariens ou québécois. La dixième édition - qui se déroulait du 18 au 21 juillet dernier - n’a pas échappé à la règle, avec une belle brochette d’artistes venus de tout le Canada : Dominique Dupuis, Pierre Lapointe, Plume Latraverse, Vishten… Mais aussi des têtes et des voix moins connues, qu’il fut bon de découvrir et d’entendre ! Sélection.

Damien Robitaille, Anique Granger, Geneviève Toupin, Alexandra Hernandez, Pierre-André Côté, Karkwa… En Europe, leurs noms sont inconnus au bataillon. Et pourtant, au Canada, ils montent, ils montent, ces auteurs compositeurs. On entend parler d’eux sur Radio Canada. On lit dans les journaux des comptes-rendus de leurs concerts et des chroniques de leurs albums (pour ceux qui en ont) et leurs patronymes circulent sur les campus de Montréal (Québec), d’Ottawa (Ontario) ou de Moncton (Nouveau-Brunswick).
Pour ne pas laisser le public français dans l’ignorance, le directeur des Déferlantes Francophones a eu la bonne idée d’inviter pendant quatre jours (du 18 au 21 juillet) ces anonymes de la musique canadienne, à un tour de chant en bord de mer. "Je n’ai pas créé ce festival juste pour le plaisir ! Il doit aussi servir à faire connaître de nouveaux talents, à les mettre en contact avec des médias, des programmateurs de salles et avec d’autres artistes avec lesquels collaborer", explique Maurice Segall. Ainsi, le 18 juillet dernier, ces "talents" ont débarqué dans la bourgade balnéaire de Capbreton. Guitares et saxo sur le dos pour les uns, harmonica dans la poche pour les autres... Un peu secoués par le décalage horaire, ils ont eu quelques instants de répit avant de monter sur scène. Le temps de piquer une tête dans l’Atlantique, de sillonner la ville en vélo, de faire une sieste ou de siroter un verre en terrasse.




L’insaisissable Damien Robitaille
Puis, très vite, tout s’est enchaîné. Surtout pour l’Ontarien Damien Robitaille, chargé d’ouvrir le bal des Déferlantes. Celles-ci se déroulant pour la première fois en plein air (devant un public plus fourni que les années passées), il y avait de quoi avoir des frissons… Mais Damien Robitaille, vainqueur des Francouvertes 2005, s’en est tiré comme un chef. Blaguant, sifflant, jouant avec la foule comme s’il l’avait toujours côtoyée. Sa voix en a surpris plus d’un : teintée d’un accent qui semble n’appartenir qu’à lui, elle rebondit sur les mots d’une façon quasi-élastique… Etrange ! On se prend alors à essayer de décoder les drôles de textes de ce trentenaire, né d’un père francophone et d’une mère anglophone. Sur Mètres de mon être, il philosophe sur son existence "toujours en croissance" et sur Sexy Séparatiste, il mêle amour et politique : "Sexy Séparatiste, ton sexe est une fleur de lys/ Cet élan me plaît quand tu m’embrasses en français".
Tantôt pianiste ou guitariste, le chanteur ne s’embarrasse pas d’une musique compliquée pour s’accompagner : elle épouse folk, rock et jazz de temps en temps. S’énervant par endroits pour coller à des refrains qui, souvent, vous restent plantés dans la tête tant ils sont simples : "Je suis le porc-é-porc-é-porc-é-porc-épic/ Une bête ben sympa-sympa-sympathique" (Porc-épic). Les mimiques et les transitions burlesques ajoutent au spectacle, provoquant pas mal de fous rires dans l’auditoire. Aussi loufoque que ses chansons, aussi naïf qu’intelligent et poète, Damien Robitaille est un être insaisissable… Que beaucoup, en ce soir d’ouverture de festival, ont trouvé irrésistible.




Le goût du folk
Le lendemain, autre ambiance, autre scène. Dos à la mer, sur une estrade montée devant le casino de Capbreton, c’est Anique Granger (ex-Polly Esther) qui prend le micro. Native de la province de la Saskatchewan (située dans l’Ouest du Canada), elle écrit en anglais et en français. Désormais installée à Montréal, elle vient d’auto-produire des maxis dans les deux langues. Cet après-midi là, elle opte pour la langue de Molière pour honorer son public : des érudits de la chanson francophone, des touristes en tongs et des enfants aux joues barbouillées de glace au chocolat ! Sans attendre, la jeune femme embrasse sa guitare : jeu musclé, belles mélodies, un timbre qui surfe entre le grave et les aigus un peu à la façon d’Alanis Morissette… Anique Granger capte l’attention. "Au début, j’étais très maladroite sur scène. Maintenant ça va bien mieux, j’aime ça jaser avec la public et lui raconter des histoires", dit-elle. Seule sur les planches, elle s’octroie au bout de quelques chansons les services d’une pédale enregistreuse pour créer son accompagnement : bruits de bouche, riffs de guitare ou claquement de doigts viennent enrichir son set. Pas de doute, cette brindille-là, toute en sensualité et guitariste dans l’âme, a le goût du folk et du swing !
Geneviève Toupin, l’artiste qui la remplace bientôt sur scène, en sait quelque chose : Anique est sa guitariste ! Jolie brune aux cheveux longs, Geneviève s’installe derrière son piano, son instrument de prédilection. Ses chansons parlent d’envie de changement, d’amour, d’amitié et de Saint-Claude, le petit village où elle a grandi dans le Manitoba. "Il a été fondé par les Français. Aujourd’hui, même s’il y a beaucoup d’organismes qui défendent la communauté francophone, les anglophones sont bien plus nombreux", raconte-t-elle plus tard en coulisses. Pas toujours facile dans ces conditions de trouver un public qui goûte les chansons en français... D’où le mouvement de nombreux artistes francophones du Canada vers le Québec.
Le chanteur Pierre-André Côté, lui, n’a pas eu à changer de province avant de s’établir à Montréal : il vient de la région du lac Saint-Jean, au Québec. Il avait aussi fait le voyage à Capbreton pour chanter et tester son aura auprès du public français. Egalement danseur et comédien, il écrit des chansons quand ça lui prend et les chante de même. Seul avec sa guitare et son harmonica, chapeau vissé sur la tête, il a joué le troisième jour du festival. Textes espiègles ("Si tout le monde me donne ses pt’ites scènes noires/ Je serais millionnaire"), présence incroyable… L’ombre de Bob Dylan n’était pas loin. L’accent québécois et l’humour génial de Pierre-André Côté en plus. Fan de la série américaine Six Feet Under (l’histoire d’une famille de croque-morts), le chantre ne peut s’empêcher d’évoquer dans ses chansons la mort, la solitude, l’amertume… Teintant le tout d’une pincée de drôlerie. C’est sa recette. Elle a suscité ce jour-là bien des émotions parmi les festivaliers, tiraillés entre rire et chair de poule. Mais aussi bluffés d’avoir fait autant de belles découvertes en si peu de jours.
Damien Robitaille L’homme qui me ressemble (Audiogram) 2006
Fleur De la Haye

Watchez la TiVi


L'équipe de Francosphère était présente sur cette 10ème édition des Déferlantes Francophones. des extraits vidéos de concerts et d'entrevues sont disponible sur leur site http://www.francosphere.tv/

mardi 17 juillet 2007

Pour avoir des nouvelles fraîches il faut aller sur le blog officiel de la dixième édition des Déferlantes Francophones...

lundi 16 juillet 2007

Avant l'heure...

Extrait du Journal [SUDOUEST] 16/07/07

Les Déferlantes francophones, organisées du 18 au 21 juillet, fêtent cette année leurs dix ans d'existence
«C'est l'histoire d'un pari fou ». Une bien jolie folie, qui souffle cette année ces dix bougies. Les Déferlantes francophones reviennent du 18 au 21 juillet cet été à Capbreton, toujours plus fort, et encore plus haut à l'occasion de leur anniversaire. Dans leur sillage, ce pari relevé : le rassemblement annuel d'artistes de la scène francophone du nord de l'Amérique, entre dernières trouvailles, et grandes pointures, souvent inconnus du public français. « C'est un festival qui ne ressemble à aucun autre, qui reste à taille humaine malgré la venue de plusieurs grands noms, et jouit d'une atmosphère de convivialité exceptionnelle. On vit, on vibre ensemble pendant quatre jours », témoigne le directeur artistique du festival, Maurice Segall. Le passionné a gardé un enthousiasme intact, et ne cache pas sa fierté face au succès du projet. Un festival qui porte aussi ses fruits : De nombreux professionnels du spectacle viennent depuis quelques années faire leur "marché" à Capbreton. Ils s'entichent de nouveaux artistes, qui décrochent ainsi une place sur la scène française. « Tous les artistes acadiens qui tournent en France ont fait leurs premières scènes à Capbreton », affirme Maurice Segall. D'où « un immense écho outre-atlantique, où l'événement est devenu une vitrine annuelle ».

Beaux cadeaux. À partir de mercredi, Capbreton va à nouveau vibrer au rythme des talents et des voix francophones de la grande Amérique. Avec un nouveau pari cette année : celui de faire venir encore plus de monde, en déménageant tous les spectacles (auparavant au gymnase) en plein air ! Un véritable « déferlement » assuré jusqu'à l'aube, avec les désormais célèbres après-soirées, autour de « boeufs » partagés avec les artistes qui restent sur place tout le temps du festival. Autant de « beaux cadeaux d'anniversaire », dont le plus gros peut-être, « la venue de deux monstres sacrés de la chanson francophone » : Jacques Higelin et Plume Latraverse. Le premier, « seulement français », fait figure d'exception dans le paysage. Il revient sur scène avec un nouvel album (le premier depuis huit ans), « Amor Doloroso ». Quant au Québécois Plume Latraverse, l'émotion sera au rendez-vous pour celui qui n'est pas monté sur une scène française depuis 10 ans? Reste à voir à présent si le menu tiendra toutes ses promesses, y compris celle empruntée à Jacques Higelin pour l'occasion : « Champagne pour tout le monde » !

samedi 14 juillet 2007

J -4: On vous attend...

Photo: Catherine Todorovitch

"Les artistes que vous allez découvrir au cours de ces magnifiques Déferlantes francophones portent tous et toutes l'Amérique dans leurs bagages. A 6000 km du berceau de notre langue commune, des millions de personnes respirent en français. De ceux-là, un nombre impressionnant prennent les mots et la musique à bras le corps, les basculent, les chavirent et en font des chansons qui rythment les battement de coeur de tout un peuple. Je suis touchée à l'idée des rencontres que vous ferez, des échanges qui se créeront et de l'idée nouvelle que vous vous ferez de nous. Merci à toute l'équipe des Déferlantes."

Monique GIROUX
Animatrice de Fréquence Libre
Première Chaîne, Radio Canada.



Cette année La Pieuvre vous conseille d'amener une petite laine...



jeudi 12 juillet 2007

Le Chef a parlé -1-

Lors de la 9ème édition, Maurice Segall répondait aux questions de Fleur de La Haye (RFI) en direct de Capbreton. Lecteurs réguliers de ce blogue, ou visiteurs inconstants, vous avez maintenant compris que LE CHEF c'est Momo. En ces dernières heures qui précèdent le lancement de la dixième édition des Déferlantes Francophones de Capbreton, écoutons-le parler de ce qui l'anime depuis 10 ans maintenant, et de ce qui sera au coeur de la mission de tous les artisans de ce festival, bénévoles ou non, qui, une fois de plus, se retrouveront pour partager quelques journées et quelques nuits riches en émotions...



M.Segall, le français, point commun de la relève québécoise invitée aux Déferlantes ?



(F.De la Haye)
- 01 min 21 s


Entrevue extraite du site [RFI Musique]

Le Chef a parlé... -2-


Maurice Segall, pensez-vous qu’une mondialisation francophone est encore possible ?



(F.De la Haye)

- 0 min 54 s

Entrevue extraite du site [RFI Musique]

Le Monde nous regarde... ?

Peut-être pas tout le monde mais quelques vigies de part et d'autre de la Grande Flaque ont allumé leurs feux aujourd'hui et nous ont scruté via Myspace...

mardi 10 juillet 2007

Les paris sont ouverts

La 9ème c'était l'année dernière ! -4-

Extrait du site WEB [RFI MUSIQUE]
02/08/2006 - Capbreton - par
Fleur de la Haye
9e édition des Déferlantes Francophones
Le
Québec a chanté !

02/08/2006 - Capbreton -

La cité du sud de la France a pris l’accent québécois les 26, 27, 28 et 29 juillet derniers. Avec les 80 artistes canadiens francophones qui ont déferlé sur scène et dans les rues, l’accent du sud ne pouvait que s’éclipser ! Quatre jours durant, touristes en maillots de bain, mélomanes curieux et fans de musique québécoise se sont repus de concerts, d’expressions montréalaises et de bœufs sous chapiteau. La soirée d’ouverture, qui mêlait répertoire ancien et talents émergents, a montré toute la beauté et l’audace de la scène québécoise d’hier et d’aujourd’hui. Cette année, le Québec avait le privilège d’ouvrir les Déferlantes francophones, pourtant dédiées à l’ensemble de l’Amérique du Nord francophone, Nouveau-Brunswick (ex-Acadie), Ontario et Louisiane compris.


C’est que Maurice Segall, papa de ce festival à l’âme forte né il y a 9 ans, voulait "entendre chanter" la Belle Province. Histoire d’initier le public français à un autre Québec musical que celui, ultra-formaté, distillé par les médias. Et à voir, ce premier soir, les grands-mères taper des mains, les parents chantonner et les enfants rigoler des blagues et des textes des chanteurs, il a réussi son coup. Dans le gymnase de Capbreton aménagé en salle de concert, les premiers à monter sur scène sont les choristes amateurs de Chanson internationale de Québec.


Vêtus de chemises colorées et bardés de bonne humeur, ils rendent hommage "aux géants de la chanson québécoise", interprétant du Paul Piché et du Jean-Pierre Ferland (deux monstres de ces 40 dernières années), ainsi que plusieurs titres de Gilles Vigneault - ce poète-chanteur québécois né en 1928 et adoré dans son pays, notamment pour son attachement à la cause souverainiste. Les titres Mon Pays et Doux chagrin rappellent bien des souvenirs à l’assistance, qui ne se fait pas prier pour entonner les refrains. Pour les non-initiés, ce concert choral fait office de séance de rattrapage ! L’ennui en moins grâce au jeune soliste Martin Léon, qui donne de sa guitare, de son humour et de sa voix pour accompagner les choristes sur certains morceaux.


La relève
La deuxième tranche de soirée, dédiée à la "Nouvelle vague" de la chanson québécoise, est fameuse. Deux heures durant, quatre pousses en germe au Québec, se succèdent sur les planches. Thomas Hellman, un brun frisé aux joues rebondies, ouvre ce plateau imaginé par l’Office franco-québécois pour la jeunesse chargé de lancer ces artistes dans la Vieille France. La manière est un peu frustrante, chacun ne restant que trente minutes sur scène. Il n’en faut pas plus à Thomas Hellman pour gonfler la salle d’énergie. Lui et ses deux complices larguent des salves de guitare et de banjo avec une désinvolture sauvage mais ultra-cohérente: des cadences folk, blues et country dessinant des paysages de Road 66, de Grand Canyon et de Texas aride, sur des textes parlant de bougeotte, des filles de Montréal et d’appart’ douillet quand il fait –40 dehors. Thomas drible avec le français, l’américain et le franglais. Reprenant même - sans complexes et la voix rauque – Mathilde, de Brel, mi en anglais, mi en français ! Le public embarque, mais c’est déjà fini.



Place à Catherine Durand et son univers velouté. Couettes et casquette sur la tête, elle captive le public autour de paroles mélancoliques (Je suis là mais personne ne me voit). C’est son premier show dans l’Hexagone et sur scène, elle est presque timide. Alors quand elle y reste, seule avec sa guitare, et qu’elle enregistre en boucle des riffs pour créer en direct son accompagnement, on est scotché par son cran et curieux d’en voir plus, tant la demoiselle semble regorger de talents. Mais c’est au tour d’un autre talent d’entrer dans l’arène, alors plongée sous des lumières bleutées.


Catherine Major, 25 ans et titulaire d’un bac en piano jazz, débarque. Blonde, longiligne et pieds nus. Elle s’installe derrière son clavier et ses doigts se mettent à gambader avec vivacité sur les touches, en rythme avec la contrebasse et la batterie. On la sent libre et experte, sur les morceaux qui flirtent avec le tango comme sur ceux plus jazzy et manouches. Elle a un peu la voix de Maurane, la folie de Catherine Ringer en plus et un univers bien à elle, à la malice piquante. "Y a t’il une crème de jour pour l’amour sec, une crème de nuit qui hydrate l’ennui ?", interroge-t-elle. Les gourmets des mots se lèchent décidément les babines avec cette relève québécoise !



Et ce n’est pas terminé : Yann Perreau, le dernier à passer, entame son set par un a capella de Liberté de Barbara. Indomptable et romantique, il nous fait appareiller sur son navire rock, techno et chanson. Les uns sont déboussolés par son titre La vie n’est pas qu’une salope, les autres dansent et redemandent une dose de pop ou d’électro psychédélique, déjà accros à la sacrée présence du jeune homme. Les lumières crues de fin de concert se rallument : le show à la québécoise est terminé, le public scié par la diversité et la créativité en vigueur chez nos cousins d’outre-Atlantique.

Fleur de la Haye
02/08/2006 - Capbreton -


Extrait du site WEB [RFI MUSIQUE]
Page WEB d'origine >>> []

vendredi 6 juillet 2007

En 2006, Mes Aïeux s'étaient tiré une bûche à Capbreton

Les sièges utilisés au Québec se subdivisent parait-il en quatre types: les chaises, les fauteuils, les berceuses et les bancs. Il semblerait que siège le plus primitif ait été le billot, auquel succèda le banc, de simples planches de pin sur des pieds grossiers, avec ou sans dossier. Avec le billot, la bûche est le siège le plus rudimentaire que les premiers arrivants utilisèrent dans leurs habitations, d’où l’expression «tire-toi une bûche» souvent utilisée pour inviter quelqu’un à prendre un siège. Offrir un siège à quelqu’un est un geste d’hospitalité très répandu chez l’habitant et à Capbreton on a encore jamais entendu personne dire que les Déferlantes Francophones n'étaient pas hospitalières. Bien que Mes Aïeux ne soit composé QUE de bourreaux de travail, ils n'ont pas hésité à se tirer régulièrement des bûches pendant leur séjour en pays landais lors de la 9ème édition des Déferlantes Francophones...

Les photos de ce billet sont extraites du [site web de Mes Aïeux]


Mes Aïeux quand ça bosse, ça bosse...









Et à Capbreton,
ils ont donné leur
maximum !!!

Y'en a même qui se sont déjà préparés
aux épreuves éliminatoires
du Grand Concours d'amygdales...C'est à se demander
s'ils n'auraient pas
un tout petit peu
envie de revenir...

ELLE EST PAS BELLE LA VIE ?


Article extrait du journal [LE DEVOIR] du 31/07/2006
La magie de Mes Aïeux a opéré en France
Capbreton, France

Vendus à plus de 250 000 exemplaires au Québec, les trois albums de Mes Aïeux seront distribués en France en septembre. Il s'agit d'un premier pas: encouragé par l'accueil qu'il a reçu aux Déferlantes francophones de Capbreton, près de Biarritz , le groupe montréalais commence à songer à une carrière française et à une première tournée européenne dans un an.


Mais cette perspective est envisagée calmement, sereinement, l'idée consistant dans un premier temps à «amorcer la pompe», comme le résume Rosanna Granieri, qui représente désormais Mes Aïeux en France. «On est en train d'élaborer notre stratégie, dit-elle. Pour l'instant, on veut rendre Mes Aïeux disponibles et créer la demande pour la scène.»

Le groupe devrait effectuer une première tournée des festivals français et européens pendant l'été 2007, dans les semaines qui suivront la parution au printemps de leur quatrième album (après Ça parle au diable!, Entre les branches et En famille). Une deuxième tournée est déjà planifiée pour l'automne suivant, qui conduira enfin le groupe à Paris. Désormais, Stéphane et Benoît Archambault, Marie-Hélène Fortin, Éric Desranleau, Frédéric Giroux et Marc-André Paquet savent que leur musique peut plaire au public français. Ils l'ont déjà constaté aux Déferlantes francophones, où ils ont donné il y a quelques jours leur premier spectacle en sol européen, costumés, comme il se doit, en démon, en ange, en tunique rouge, en coureur des bois ou en Indien.

Le groupe était venu «tester le marché français», et l'expérience s'est révélée plutôt concluante. La magie a opéré.

Le public des Déferlantes, pas tout jeune, a été happé par l'énergie des six jeunes gens. On a vu des spectateurs, perplexes devant le côté «Village People» folklorique de la formation, se laisser séduire par l'humour et le talent de ces musiciens capables de glisser une improvisation free jazz dans une ambiance de chasse-galerie qui n'était pas a priori leur tasse de thé.

Certains ont également été frappés (et rassurés) par la façon dont le groupe, se jouant des accents d'ici et d'ailleurs, a su, lorsqu'il s'adresse au public, adapter sans complexe son niveau de langage.

Plusieurs membres du groupe (à commencer par Stéphane Archambault et la violoniste Marie-Hélène Fortin) sont passés par le théâtre et ça se sent. Bien armés, les six membres du groupe possèdent, outre un humour à toute épreuve, une bonne culture musicale et littéraire (Diantre!) qui ne les desservira pas auprès des médias français le moment venu.

Pour Mes Aïeux, formation «festive», on peut donc imaginer un succès semblable à celui des Cowboys fringants ou à celui (espéré) du conteur Fred Pellerin, d'autant que les contes et légendes dans lesquels les Montréalais puisent leur inspiration plongent aussi leurs racines dans les terroirs français.

Stéphane Archambault était arrivé à Capbreton «sans attente particulière». Aujourd'hui, il ne dirait pas non à une carrière française, qui lui apparaît comme le prolongement naturel de celle que le groupe a entreprise au Québec, il y a dix ans. La suite est affaire de choix, de chimie, de temps et de disponibilité. «Il y a des contraintes, note le claviériste Benoît Archambault. On a tous des enfants en bas âge.» Pour le reste, «si les planètes s'alignent bien, ça pourrait se faire», résume Frédéric Giroux, le guitariste-coureur des bois.

Il n'a pas tort.


Mes Aïeux: Dégénérations

Eté 2007: Mes Aïeux sont de nouveau en France...

Article de Fabien Perrier paru le 3 juillet 2007 dans la rubrique Cultures de [l'Humanité]
De joyeux anciens venus du Québec
Mes aïeux, un groupe québécois à écouter attentivement et à découvrir sur scène absolument.

Tire-toi une bûche*, le nouveau coffret CD-DVD du groupe québécois Mes aïeux, commence par Lettre à ma Descendance. Dernière phrase de cette lettre : « Chante, et le Québec ne mourra pas. » Cette introduction situe parfaitement l’univers de Mes aïeux. En 1995, les Québécois sont appelés à se prononcer, par référendum, sur leur souveraineté - autrement dit, leur indépendance vis-à-vis du Canada. Pour la deuxième fois, c’est un échec pour les indépendantistes. « Nous voulions ne pas laisser mourir cette culture québécoise francophone, la célébrer pour avoir du plaisir », explique Stéphane Archambault, le parolier et un des fondateurs du groupe. « Alors nous avons mis ensemble un paquet d’influences musicales québécoises et mondiales, autour de ce ciment qu’est le folklore ». Et ainsi ce qui n’était qu’une bande d’amis grattant quelques airs en soirée va prendre de let jouer dans des bars, puis dans des salles sans cesse plus grandes.

Ils sont aujourd’hui sept à arpenter les routes du Québec et maintenant d’Europe avec leurs airs inclassables. Traditionnels ? Sans doute, mais le qualificatif est restrictif. Folkloriques ? C’est la base de leur travail, mais le mot n’en révèle pas l’étendue et la modernisation qu’ils apportent. Festifs ? Assurément, à en voir les spectacles où les foules sont vite debout à se dandiner sur leurs rythmes divers, du rock au reggae, du flamenco au rap, en passant par des moments plus « trad ». Assurément aussi parce que le groupe joue réellement ses chansons, les interprète au sens littéral du terme. Ils sont dans la droite continuité de leur formation en théâtre, directement perceptible sur scène. Ils osent, se lancent dans des reprises incongrues, travestissent les paroles pour exprimer tout haut ce qu’ils pensent. « J’écris les textes, ça passe par le comité ; et tout le monde doit accepter chacune des phrases, assumer chaque mot dit », précise Stéphane Archambault. C’est peut-être là une des marques de leurs qualités : savoir partir d’une culture commune pour faire passer un message. Car au Québec, « tout ce qui est culturel devient rapidement politique. Le fait d’opter pour le français dans une mer d’anglophonie est un geste de résistance ». Mais leur résistance va plus loin et la portée de leurs propos dépasse largement les frontières de leur contrée.

Dégénérations, par exemple, narre l’évolution d’une famille, sur fond de dénatalité et de montée de l’individualisme - chanson qui leur a permis de se faire remarquer du généticien et philosophe Albert Jacquard. Dans Qui nous mène ? la métaphore maritime est là pour appeler au courage face aux gouvernements qui se laissent submerger par le flot de la mondialisation. Et, enfin, Remède miracle s’en prend avec humour à la surmédication, une chorégraphie délirante accompagnant la prestation scénique. Si Mes aïeux veulent amener les gens à réfléchir et prendre conscience des problèmes de notre société, ils savent que « la chanson doit prétendre être l’étincelle qui met le feu, mais elle n’est pas le feu. L’engagement, c’est sur le terrain social, dans le mouvement ». Entre tradition, réflexion et modernité, Mes aïeux rappellent quelques vérités et allument plein de petites étincelles, dont celles du plaisir des oreilles, de la fête et de la résistance.

(1) Mes aïeux : Tire-toi une bûche (disques Victoire).

En tournée en juillet :

le 13 à Montivilliers, le 14 aux FrancoFolies de La Rochelle, le 15 à Valras, le 17 à Châlons-en-Champagne, le 19 aux FrancoFolies de Spa, le 21 à Cannes et le 22 à Rochefort. Toutes les dates sur le site : http://mesaieux.qc.ca.

Fabien Perrier


Extrait de l'émission [Fréquence Libre] du mercredi 29 novembre 2006
Swigne la baquaisse

En 10 ans de carrière, le groupe Mes Aïeux a vendu 250 000 copies de ses trois albums. Monique Giroux s'entretient avec Stéphane Archambault de leur premier CD et DVD en spectacle lancé le 28 novembre 2006 au Québec, Tire-toi une Bûche.



Petit pense-bête afin que Calamar ne s'emmêle pas les tentacules...



jeudi 5 juillet 2007

La 9ème c'était l'année dernière ! -3-

Extrait de la [Revue CHORUS] n° 57 - 2006

Une petite station balnéaire des Landes devient, à la fin de chaque mois de juillet, le poste avancé de la belle chanson francophone d'Amérique du Nord, bien trop réduite ici à des voix qui portent. Celles qui se donnent à Capbreton ont toutes les nuances de la belle ouvrage.

par Yannick Delneste

La chanson acadienne en question

C'est un petit garçon, sur la plage de Capbreton... Il revient de la plage. Ce 27 juillet, la canicule irradie le littoral landais... Le petit baigneur va se chercher une glace, mais il s'arrête devant le podium aux couleurs de France Bleu Gascogne. Sur scène, les gros mots bien troussés de Guy-Philippe Wells le font pouffer. Ses parents sont sur le sable, il peut en profiter. « Quand même, il a un drôle d'accent », souffle-t-il, intrigué.

Ce genre d'échappée belle, Les Déferlantes en recèlent des valises, des bidons, des caisses entières. Depuis neuf ans, le vent qui souffle chaque été sur cette commune des Landes - peu disposée a priori à recevoir la fine fleur de la chanson acadienne ou québécoise - rend visiblement gaillard.

Capbreton n'est pas jumelé avec le Cap Breton de Nouvelle-Ecosse. Depuis neuf ans, c'est un Gersois voisin qui dispute à Eole le marché de l'air frais sur le littoral. Maurice Segall, le créateur et toujours directeur de ce « petit » festival (154 000 euros, 7000 spectateurs cette année), cultive l'esprit que l'on peut retrouver à Alors... chante ! de Montauban, où les artistes viennent se produire mais aussi passer quelques jours à rencontrer et découvrir des collègues.

Pour nombre d'artistes à l'affiche, cette année, à Capbreton, il s'agissait de la première prestation sur le continent-matrice. C'est aussi le rôle de ces Déferlantes. « On a voulu montrer au départ l'autre visage de la chanson francophone d'Amérique du Nord, résume Maurice Segall. Et l'on constate, depuis deux ans environ, l'émergence de jeunes talents à la qualité d'écriture, à l'invention tout à fait remarquables. » Cette 9e édition en a montré les contours.

Pour la première fois, le festival enrichissait ses soirées d'un premier rendez-vous, en fin d'après-midi, quasiment sur la plage. Serait-ce céder à la mode que d'organiser à son tour, un concours de découvertes ? Non, c'est utile, le plus souvent. Celui de Capbreton, premier du genre, a d'abord souffert d'une mise en scène particulièrement pénible, la prestation des jeunes artistes (deux par session sur trois jours) étant en effet parasitée par les interventions fâcheuses de l'animateur radio, mais on résista.


LA RÉVÉLATION ROBITAILLE

Venue de sa Gaspésie pour ses premiers pas en France, Viviane Audet séduisait par ses chroniques sentimentales acidulées, mais ne s'affranchissait pas assez pour vraiment étonner. L'univers de Guy-Philippe Wells, équilibrant jeux de mots potaches et vraie sensibilité, s'imposait davantage malgré un concert emprunté. Rayon écriture solide et timbres étranges, Joseph Edgar et Suzanne Léger ont été remarqués, mais on attendait encore l'éventuelle révélation. Annoncée par le bouche à oreille des connaisseurs et des passionnés (et il y en a sur les Déferlantes, qui font des centaines de kilomètres pour venir !), elle eut lieu le vendredi, en cinq chansons.

Damien Robitaille, on l'avait déjà entendu la veille, pointant son nez, ses cordes et son bégaiement factice dans l'intense happening artistique proposé par le festival, mêlant les mots du poète Marc Lemyre, le blues râpeux de Marcel Aymar et le doigté prodigieux du guitariste Réjean Bouchard. Mais sur la scène découvertes du podium balnéaire, il a non seulement mouché l'animateur, mais emballé le public en quelques minutes de ses chansons ne ressemblant à rien, mais avec tout dedans. Il fait de la fausse approximation un art, du contre-pied un sacerdoce. Epatant et à suivre. A tel point qu'aucun concert de la grande scène du soir n'a provoqué le même enthousiasme. Pas surprenant, car Robitaille va rapidement devenir grand.




DUO DE DONZELLES

Les nuits ont évidemment réservé de jolis et beaux moments. On retiendra la joyeuse bande de Mes aïeux, sorte de Big Bazar aux chansons folk-rock-trad, alliant avec entrain attachement aux racines et ouverture au monde et aux joies qu'ils procurent. De l'Ariégeoise solaire à l'Alsacien tourbillonnant, difficile de rester assis... Dans le même registre des empêcheurs salutaires de buller en rond, les Dobacaracol ont démontré qu'elles étaient bien à la hauteur de l'éclairage médiatique dont elles bénéficient en ce moment. Des textes bien écrits sur des rythmes d'Afrique et de Jamaïque : notre duo de donzelles et leurs quatre musiciens ont mis le feu à la dernière soirée.
Suivi de près depuis 2003, Fayo (et son blues-rock) montait pour la première fois sur la grande scène, et réussissait l'examen. La violoniste Dominique Dupuis et son tourbillon celte aussi. Mais Yann Perreau au rock pas très inspiré, la grande Marie-Jo Thério et son concert distendu, mal construit et mal écrit, ont déçu.

Les seuls invités du coin (de France, mais du trio deux d'entre eux sont de Capbreton !) ont été à la hauteur de l'attente : les Chanson Plus Bifluorée ont logiquement cartonné. L'an prochain, cela déferlera à Capbreton pour la dixième année consécutive. Nous y serons, cheveux au vent, et oreilles en alerte.


Yannick Delneste






Extrait de la [Revue CHORUS] n° 57 - 2006


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A poils laineux...

Salut les moustachus!!
Pour ceux qui n'était pas encore au courant, le prochain clip des Trois Accords sera pour la chanson Youri! Tout ce qu'on sait en ce moment c'est que les gars porterons la barbe longue! C'est intriguant tout ça... ;)

-UMVB team

mardi 3 juillet 2007

L'Agenda de Monique & Co

Au fil des mois nous avons accompagné, par blogue interposé, les belles heures hivernales de la Francofête à Moncton, du Coup de Coeur Francophone à Montréal et, plus récemment, les prémices de l'été en compagnie du Festival de Tadoussac ou bien encore de Petite-Vallée. Etant donné que nos prochaines semaines seront très occupées par la dixième édition des Déferlantes Francophones de Capbreton nous n'allons pas coller aux basques de Sophie Une Belle au Festival d'été de Québec et allons allègrement laisser tomber le Festival de Jazz de Montréal. Pour compenser voici l'agenda des événements musicaux auxquels Sylvain Cormier, Philippe Renaud et Monique Giroux participeront cet été...

Extrait de l'émission [
Fréquence Libre] du 22 juin 2007


Entre deux verres faudra aussi rappeler à Dame Giroux que Mes Aïeux étaient à Capbreton l'année dernière...



De notre côté nous allons commencer à sérieusement nous concentrer sur notre nombril. Parce que vous, je ne sais pas où vous serez dans quelques jours, mais j'en connais une belle bordée qui apprête leurs bons souliers...


dimanche 1 juillet 2007

On a retrouvé DB !

Malgré moultes tentatives pour glisser entre les pattes de notre Noble Figure, nous l'avons enfin retrouvé: Daniel Boucher est à Petite-Vallée!!!

Billets d'[Evelyne Côté]

Evelyne Cote / (V.O.),
28 juin 2007, 13:32 ,

Petite-Vallée part en grand

Si le Village en chanson de Petite-Vallée, en Gaspésie, ne fait pas autant de bruit que les festivals d'été qui bombardent nos buildings, c’est évidemment la faute à la distance. Mais c’est pourtant cette distance qui le sert si bien.



S’y rendre, c’est tout d’abord un road trip en excellente compagnie, des siestes ponctuées de fous rires égarés, de snacks pas santé et de Wet Ones sur le pouce, efficacité oblige. Les dix heures de route fatiguent un peu, mais quand le chemin se négocie plus serré et que les rives s’escarpent, on commence à comprendre que l’endroit où on sera niché pour les jours à suivre n’est pas de la petite bière (plus sur ladite bière à venir…).

Plaisant jusqu’à en être fraternel, le festival qui honore les chansonniers de chez- nous en plombant sur le fleuve, à une heure environ de Gaspé, est un charme total. Âgé de 25 ans déjà, il montre la maturité exaltée d’un passage adulte tout récent. Les résidents de l'endroit, comme les participants, s’y préparent de bon cœur, comme avant une grand-noce qui s’étendrait sur plusieurs jours, comme «dans le temps». C'est dit sans une once de condescendance.

Parce qu’à Petite et Grande-Vallée, les cellulaires n’entrent pas. Pour personne.

De là, la communication telle qu’on la connaît en ville («si je te trouve pas, je te texte») devient obsolète, ridicule même. Bon d'accord, les walkies-talkies sont rois, mais le bouche-à-oreille prévaut. On retrouve son monde au détour d’une guédille, on en rencontre d’autres parce qu’on manque finalement son rendez-vous, on échange des horaires pour les changer ensuite selon notre humeur et le mouvement de foule.

Une constante reste: chacun travaille à ce qu’il aime. La liberté totale de vaquer à ce qui nous plaît, sans la crainte de manquer quoi que ce soit. Ben rare qu'on profite de ça à Montréal...



Ici, la communauté du village côtoie celle des médias, les artistes au centre. La chaleureuse caissière de l’épicerie fume à deux pas de Daniel Boucher, parrain de l’événement, à l’entracte, et du moment qu’on ne se laisse pas distraire par la superbe mer bleu-gris qui fait le bonheur des fous de bassan, on croise au passage Luce Dufault, Luc de la Rochelière, Michel Rivard, Richard et Marie-Claire Séguin, Louise Forestier, Daniel Lavoie, Pierre Flynn et Edgar Bori, tous associés de près ou de très près à l’événement. Soit comme jury, soit comme artistes-formateurs invités, qui aident les jeunes compositeurs à charpenter leurs créations avant les prestations du soir.

Plus là-dessus suite à une visite d’atelier avec Marie-Claire Séguin!

crédits photo Alain Lauzier






Evelyne Cote / (V.O.),
28 juin 2007, 18:51,


À la petite école

Mi-concours mi-rite de passage, le festival de Petite-Vallée donne tout son sens à l’expression «work in progress». Oui, on vient ici pour se faire un nom (Daniel Boucher, Isabelle Boulay, Dumas, Vincent Vallières, Matthieu Beaumont de Tricot machine, gagnants ou non), mais on y vient surtout pour faire des chansons.
Avant les shows de 20 h, dès le matin, les artistes en lice se rassemblent pour écrire, composer, jammer. L’après-midi, ils reprennent l’exercice en groupe, accompagnés de leur prof pour l’occasion. Et pas n’importe lesquels!

Séguin, Lavoie et Forestier supervisent et conseillent les cinq artistes-collaborateurs (baptisés ainsi car ils bénéficient d’une collaboration à l’une ou l’autre des étapes de la création, des arrangements aux paroles) et autant d’auteurs-compositeurs-interprètes, alors que Flynn et Bori portent main et oreilles fortes aux trois paroliers et trois compositeurs jumelés, en parallèle.

Petit topo du processus: deux soirs de demi-finales pour artistes-collaborateurs, dans un premier temps, et auteurs-compositeurs-interprètes, dans un deuxième, déterminent les finalistes, puis gagnants dans chaque catégorie.

Mais le beau de l’histoire, c’est que les non-élus doivent reprendre du poil de la bête et composer ensuite avec les trois paroliers et compositeurs. Impossible de perdre. Plate, facile? Si le concept «tout le monde est gagnant, gnagna» peut sembler soupe au lait ou mollasse dans certaines circonstances, on évite ici l’écueil sans frime ni détours. Le moyen prime autant que la fin, arriver à la chanson ultime est le but commun.

Dans les ateliers de jour, la bonne humeur, la bonne foi règnent. On est allé catimini rendre visite à Marie-Claire Séguin, de l’aveu de tous la mère-poule suprême et dévouée, au lendemain du spectacle des artistes-collaborateurs de la veille. Visages connus, rapprochés. Étaient donc présents toute la cuvée:

Oparleur




Kathia Rock





Dave Richard





Darling A





Alecka, la révélation de la soirée





Pas de regards obliques ni de remontrances plates, chacun est ici pour reprendre leur labeur éprouvé hier. «J’ai ta toune dans la tête depuis ce matin!», lance la sulfureuse voix de Darling A à la petite vedette rauque qui a closé le show. À ce point-ci, on attend toujours que le verdict tombe, par contre…


On ne se rend pas toujours bien compte à quel point la performance scénique est un acte compartimenté. Oui, il prend forme, pour le spectateur, d’un coup. Mais du grattage de guitare aux arrangements, des paroles au chant, du refrain à la scène, tout un espace doit être comblé. Les ateliers de Marie-Claire sont définitivement axés là-dessus. «Avec Marie-Claire, on fait des exercices de vocalises, de corps, tout ça. Tu te laisses aller sans juger», dit Alecka, la Libano-québécoise tributaire de Chao et de Leloup, qui «a le cœur d’Allah et le foie de St-Pierre».

On s’y lâche lousse, même en trimant dur. Certains sont plus timides, hésitent à prendre la place sonore et physique qui leur revient. Façon d’affronter des démons. Pas le cas d’Alecka, qui reconnaît toutefois: «La musique m’habite beaucoup, simplement. J’ai presque le syndrôme de l’imposteur; je suis pas la fille qui connaît tout de la musique. C’est plus instinctif». De l’importance de raffiner le talent brut. «Gagner ici, c’est pas mon but. C’est une expérience de vie. Tout ce que je veut, c’est être fière de moi. Écoute, ça fait deux jours qu’on est ensemble et on tellement tricotés serrés! On est juste bien, ici.»