mardi 10 juillet 2007

La 9ème c'était l'année dernière ! -4-

Extrait du site WEB [RFI MUSIQUE]
02/08/2006 - Capbreton - par
Fleur de la Haye
9e édition des Déferlantes Francophones
Le
Québec a chanté !

02/08/2006 - Capbreton -

La cité du sud de la France a pris l’accent québécois les 26, 27, 28 et 29 juillet derniers. Avec les 80 artistes canadiens francophones qui ont déferlé sur scène et dans les rues, l’accent du sud ne pouvait que s’éclipser ! Quatre jours durant, touristes en maillots de bain, mélomanes curieux et fans de musique québécoise se sont repus de concerts, d’expressions montréalaises et de bœufs sous chapiteau. La soirée d’ouverture, qui mêlait répertoire ancien et talents émergents, a montré toute la beauté et l’audace de la scène québécoise d’hier et d’aujourd’hui. Cette année, le Québec avait le privilège d’ouvrir les Déferlantes francophones, pourtant dédiées à l’ensemble de l’Amérique du Nord francophone, Nouveau-Brunswick (ex-Acadie), Ontario et Louisiane compris.


C’est que Maurice Segall, papa de ce festival à l’âme forte né il y a 9 ans, voulait "entendre chanter" la Belle Province. Histoire d’initier le public français à un autre Québec musical que celui, ultra-formaté, distillé par les médias. Et à voir, ce premier soir, les grands-mères taper des mains, les parents chantonner et les enfants rigoler des blagues et des textes des chanteurs, il a réussi son coup. Dans le gymnase de Capbreton aménagé en salle de concert, les premiers à monter sur scène sont les choristes amateurs de Chanson internationale de Québec.


Vêtus de chemises colorées et bardés de bonne humeur, ils rendent hommage "aux géants de la chanson québécoise", interprétant du Paul Piché et du Jean-Pierre Ferland (deux monstres de ces 40 dernières années), ainsi que plusieurs titres de Gilles Vigneault - ce poète-chanteur québécois né en 1928 et adoré dans son pays, notamment pour son attachement à la cause souverainiste. Les titres Mon Pays et Doux chagrin rappellent bien des souvenirs à l’assistance, qui ne se fait pas prier pour entonner les refrains. Pour les non-initiés, ce concert choral fait office de séance de rattrapage ! L’ennui en moins grâce au jeune soliste Martin Léon, qui donne de sa guitare, de son humour et de sa voix pour accompagner les choristes sur certains morceaux.


La relève
La deuxième tranche de soirée, dédiée à la "Nouvelle vague" de la chanson québécoise, est fameuse. Deux heures durant, quatre pousses en germe au Québec, se succèdent sur les planches. Thomas Hellman, un brun frisé aux joues rebondies, ouvre ce plateau imaginé par l’Office franco-québécois pour la jeunesse chargé de lancer ces artistes dans la Vieille France. La manière est un peu frustrante, chacun ne restant que trente minutes sur scène. Il n’en faut pas plus à Thomas Hellman pour gonfler la salle d’énergie. Lui et ses deux complices larguent des salves de guitare et de banjo avec une désinvolture sauvage mais ultra-cohérente: des cadences folk, blues et country dessinant des paysages de Road 66, de Grand Canyon et de Texas aride, sur des textes parlant de bougeotte, des filles de Montréal et d’appart’ douillet quand il fait –40 dehors. Thomas drible avec le français, l’américain et le franglais. Reprenant même - sans complexes et la voix rauque – Mathilde, de Brel, mi en anglais, mi en français ! Le public embarque, mais c’est déjà fini.



Place à Catherine Durand et son univers velouté. Couettes et casquette sur la tête, elle captive le public autour de paroles mélancoliques (Je suis là mais personne ne me voit). C’est son premier show dans l’Hexagone et sur scène, elle est presque timide. Alors quand elle y reste, seule avec sa guitare, et qu’elle enregistre en boucle des riffs pour créer en direct son accompagnement, on est scotché par son cran et curieux d’en voir plus, tant la demoiselle semble regorger de talents. Mais c’est au tour d’un autre talent d’entrer dans l’arène, alors plongée sous des lumières bleutées.


Catherine Major, 25 ans et titulaire d’un bac en piano jazz, débarque. Blonde, longiligne et pieds nus. Elle s’installe derrière son clavier et ses doigts se mettent à gambader avec vivacité sur les touches, en rythme avec la contrebasse et la batterie. On la sent libre et experte, sur les morceaux qui flirtent avec le tango comme sur ceux plus jazzy et manouches. Elle a un peu la voix de Maurane, la folie de Catherine Ringer en plus et un univers bien à elle, à la malice piquante. "Y a t’il une crème de jour pour l’amour sec, une crème de nuit qui hydrate l’ennui ?", interroge-t-elle. Les gourmets des mots se lèchent décidément les babines avec cette relève québécoise !



Et ce n’est pas terminé : Yann Perreau, le dernier à passer, entame son set par un a capella de Liberté de Barbara. Indomptable et romantique, il nous fait appareiller sur son navire rock, techno et chanson. Les uns sont déboussolés par son titre La vie n’est pas qu’une salope, les autres dansent et redemandent une dose de pop ou d’électro psychédélique, déjà accros à la sacrée présence du jeune homme. Les lumières crues de fin de concert se rallument : le show à la québécoise est terminé, le public scié par la diversité et la créativité en vigueur chez nos cousins d’outre-Atlantique.

Fleur de la Haye
02/08/2006 - Capbreton -


Extrait du site WEB [RFI MUSIQUE]
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1 commentaire:

Anonyme a dit…

Beau reportage de Fleur... Espérons qu'elle sera aussi enthousiaste cette année...