mardi 18 septembre 2007

Acadie + 1

Au bout de 2 semaines de pseudo activité sur Facebook, et alors que je commençais à douter de l'utilité de ce nouveau gadget cybernétique qui fait fureur outre-atlantique, j'ai trouvé la raison pour laquelle je n'ai pas encore écrabouillé mon compte... L'Acadie compte une âme de plus, il semblerait qu'elle se prénomme Mila. Sera-t-elle parmi nous l'année prochaine?

Merci (?) à Janice Bujold-Barton
d'avoir propulsé cette jeune fille sur la Grande Toile dès les premières heures...

lundi 17 septembre 2007

Trop, c'est trop.

Aujourd'hui j'ai pas envie de faire un billet (ça fait quelques jours me direz-vous..). Je ne vous parlerai donc pas de Joce, lauréat du Festival de Granby, ni des gagnants du Gamiq (avez-vous seulement voté?), ni même du SMIM qui avait lieu ce "OUI Quand 2". Alors, ben pour que vous ne commenciez pas trop mal la semaine, le spectacle "Perreau et la Lune" est en nomination trois fois pour le gala de l'ADISQ 2007 (meilleur spectacle, meilleure mise en scène et meilleurs éclairages) et Monsieur Yann peaufine la sortie d'un recueil de textes pour la fin octobre! Pffff, c'est lassant toutes ces bonnes nouvelles... Aller! Champagne pour tout l'monde!!!!!!

lundi 10 septembre 2007

Trop foooooort(e)s !!!





Laissez-moi un peu jubiler à la lecture des Sacrés Talents 2007 sélectionnés par Radio-Canada... En effet, ces derniers mois, nous avons régulièrement partagé avec VOUS (lecteurs muets mais néanmoins adorés) nos découvertes et nos coups de coeur. Et parmi ceux-ci figuraient en bonne place Paul Cargnello, Alfa Rococo, et (les plus tagués sur ce blogue)... Tricot Machiiiiine !!! Quant à Fredric Gary Comeau, Catherine Major, Mathieu D'Astous et Stéphane Côté, grâce au Super-Groin de Momo, ils sont déjà venus à Capbreton (et certain(e)s plutôt deux fois qu'une!) !! Manque plus que Le Sofa des 3 Gars...



Pour la peine -et pour la route- une spéciale dédicace à notre tricoteur maison:
le dernier extrait vidéo de Tricot Machine (là on est en retard d'un mois!)

Tricot Machine - L'Ours - 2007



Pour télécharger la compilation intégrale SACRES TALENTS 2007
cliquer

mercredi 5 septembre 2007

FME 2007 - Vive le Québec live!

Extrait des pages Culture du journal [Libération] du mardi 4 septembre 2007

Vive le Québec live!
A Rouyn, quatre jours de festival ont promu la scène folk-rock indé canadienne.
Par Gilles RENAULT
Rouyn-Noranda envoyé spécial


Qu’est-ce qui peut inciter à grimper dans le nord du Canada, au moment où Vanessa Paradis et Manu Chao font bruyamment tinter, ici, la cloche médiatique de la rentrée musicale? La curiosité, certainement, et aussi ce faisceau d’éléments indiquant qu’en ce moment le Québec et Montréal portent beau.

Après la propagation de la scène de Toronto, Arcade Fire a enflammé les esprits à l’échelle mondiale, ouvrant une brèche dans laquelle une myriade d’artistes ne demande plus qu’à s’engouffrer. De The Besnard Lakes, auteur d’un récent premier CD encourageant, à Patrick Watson, claque garantie en novembre au festival des Inrocks, de Malajube, amorçant la contre-offensive francophone, à Chromeo, pour la touche électro, il faut admettre que le paysage musical canadien bouge. Et entend le faire savoir.

Décodage. A cet égard, le Festival de musique émergente est un sésame. Sans rapport aucun avec nos considérations économiques continentales, le FME a à sa tête depuis le début, en 2003, Sandy Boutin, qui ne ménage pas sa peine pour démontrer qu’Isabelle Boulay et Garou ne sont pas un fléau monopoliste devant lequel on doit capituler : «Notre but, expose-t-il, est de favoriser une expression différente du format standardisé des radios commerciales. Depuis cinq ans, je vois de plus en plus de disques chroniqués dans la presse. La production alternative s’est démocratisée grâce à des coûts d’enregistrement réduits et je reçois désormais chaque année environ 300 CD de groupes québécois que je ne sais plus où placer. Encore faut-il que ce ne soient pas les mêmes programmateurs qui continuent inlassablement d’arpenter les mêmes festivals, sinon on n’avance pas

Ours. Or, pour ce qui est de bouger, on ne sera pas déçu du voyage. Le FME s’épanouit à Rouyn-Noranda, grosse bourgade de l’Abitibi-Témiscamingue, région boréale saturée de forêts (trembles, bouleaux…) et de lacs. On y chasse l’orignal ; évite l’ours qui descend faire son shopping dans les poubelles (150 aperçus cet été, un record) ; et vit de la mine (cuivre, or).

Dans la patrie de Richard Desjardins, on pourfend également les préjugés contre ces bégueules de Montréal qui rechignent à avaler 630 kilomètres de ligne droite pour leur rendre visite. «Ils imaginent qu’on a des mouches noires à l’année, sans jamais venir vérifier», tacle un autochtone. «Mais quand on fait sept heures de voiture, c’est clair qu’on ne va pas repartir aussitôt», note le chanteur Urbain Desbois, plume folk alerte («je veux être un orme et briser tes chênes», ce style) et traits d’esprit en haut débit («Dans l’amour platonique, il y en a toujours un pour qui c’est plat, et l’autre, tonique», ce genre), qui diagnostique : «Ils font le maximum pour qu’on les aime.» Synthétisé par la chanteuse du groupe Land of Talk, on obtient: «Rouyn, c’est loin, mais c’est cool.»

Le FME a effectivement acquis en peu de temps une réputation flatteuse, enrobant son inclinaison exploratrice dans une affabilité aisément perceptible qui n’échappe pas au visiteur. Richard Gauvin, le patron du festival les Rockomotives de Vendôme, est «venu par curiosité, sans obligation de résultat»; mais il croit vite discerner l’énergie positive d’un «milieu très pro et pas du tout défaitiste qui veut aller de l’avant. Ce qui change du climat actuel en France dans l’industrie du disque. J’ai même l’impression qu’il existe une vraie réflexion des institutions afin de favoriser l’exportation artistique

Déhanchements. Sentiment comparable chez Jean-François Foulon, des non moins excellents 3 éléphants, qui loue une «atmosphère similaire» à celle de son festival, à Lassay, en Mayenne. «La volonté d’échange fait plaisir à voir. Cela permet de mûrir la réflexion, de comparer les problématiques et d’ouvrir la porte à des collaborations futures.» Une piste ? Les deux garçons, ainsi qu’Alex Stevens, du festival belge de Dour - «qui a déjà reçu pas mal de groupes du Québec» - conviennent du potentiel de Créature. Un quatuor mixte dont l’expansivité suggère des B 52’s assortis aux déhanchements dernier cri (Bonde do Role, Los Campesinos!, I’m From Barcelona…) qu’ils ne demandent qu’à relayer.

Canular . Pour être honnête, beaucoup de groupes aperçus ce week-end dans la douzaine de lieux du festival - de la salle de curling au sous-sol du petit théâtre - paraissent difficilement exportables : la pop frenchy très années 80 des Pas Chic Chic n’est pas digne de l’arbre généalogique de ses auteurs (Fly Pan Am, Godspeed…) ; le hard rock seventies à Stetson des vétérans White Cowbell Oklahoma risquerait d’être perçu hors contexte comme un canular ; quant aux Prostiputes (oui, oui!), la simple évocation de leur nom suffit à justifier l’exclusion.
A l’exact opposé, au-delà de l’estimable bonne volonté rock de tels Chocolat ou Pawa Up First, il conviendra de mémoriser le nom de Lily Frost. Sur scène avec son mari hispanophone à la guitare, deux violonistes et une choriste, cette jeune maman de Toronto impose en anglais une folk à la fois éminemment subtile et accessible qui s’émancipe dans des climats tempérés de nature à glaner bien des suffrages. Pourtant: renseignements pris, Lily Frost a déjà sorti trois disques dans l’indifférence quasi générale et lors de son dernier passage à Montréal, il y avait à tout casser une cinquantaine de personnes dans la salle.
Le public de Rouyn, lui, a paru ravi, dans un ancien cinéma copieusement garni. La suite en France ?

mardi 4 septembre 2007

FME: un bilan de la 5e édition

Article de Philippe Papineau, extrait du journal [Le Devoir] du 4 Septembre 2007


Festival de musique émergente - La piqûre de l'audace

«Est-ce que je peux émerger comme je le souhaite, câlice!» La phrase, lancée par Plume Latraverse dans un Petit Théâtre bondé et bouillant, a résumé en quelques mots l'ambiance qui a régné sur Rouyn-Noranda pendant la 5e édition du Festival de musique émergente en Abitibi-Témiscamingue, qui s'est terminée dimanche. Pendant les quatre jours de l'événement, les mélomanes venus en grand nombre ont effectivement eu droit à une programmation éclectique, qui, malgré quelques abstentions de dernière minute, a offert une belle vitrine à toute une scène musicale dynamique, originale et, il faut le dire, parfois culottée.

La plupart du temps, culotté a rimé avec audacieux lors de ce FME. Geneviève et Mathieu ont d'ailleurs donné le ton de notre virée, vendredi, avec un spectacle hors du commun. Le couple, qui mélange musique et performance artistique, débordait d'énergie lors de ce récital de chansons d'amour, Geneviève se balançant sur un trapèze, frappant une pinata à coups de bâton et offrant à toute la salle une coupe de champagne (bon, du mousseux, mais quand même!) pour fêter les cinq ans du festival, les 10 ans de leur couple et les 15 ans de L'Écart, le centre d'art de la ville. Déjà, ça pétillait à Rouyn-Noranda.

Plus tard, sur la scène du Cabaret de la dernière chance, tout près de l'immense fonderie et de ses tours illuminées, le groupe rap Gatineau a fait très forte impression sur les festivaliers. Son énergie contagieuse, ses rythmes efficaces et la présence sur scène du chanteur Séba ont vite fait de convaincre la foule compacte, qui a colporté la bonne nouvelle un peu partout en ville. Il faut dire que le rappeur a terminé le concert légèrement vêtu. Culotté, disait-on.

Le lendemain, c'est Frank Martel qui a surpris les curieux rassemblés à l'Abstracto en début d'après-midi. Ses fables animalières, son amour des mots et de leur déconstruction et sa sincérité ont fait mouche. En soirée, au Paramount, c'est le groupe montréalais Land of Talk qui a le plus titillé notre intérêt. La chanteuse et guitariste Elizabeth Powell a une voix absolument craquante et un style de jeu inusité, se contentant très rarement de simples accords plaqués. Dommage qu'elle accordait son instrument entre chacune des chansons, car cela brisait tout le rythme du concert. Les Breastfeeders, eux, n'avaient pas ce problème-là, enchaînant les bombes rock'n'roll à une vitesse infernale. On leur connaissait cette fougue, et ils n'ont pas déçu. Les festivaliers étaient toutefois entassés comme des sardines dans le Cabaret de la dernière chance, où il faisait une chaleur étouffante.

Dimanche, nous étions un peu essoufflé, mais toujours en vie, aidé par les nombreux et très généreux bénévoles du FME. C'est aussi Socalled, sympathique musicien qui cuisine sa musique traditionnelle juive avec du hip-hop et une bonne rasade d'humour, qui nous a remis sur pied. Armé de son accordéon et d'une boîte à rythmes, Socalled était accompagné de la délicieuse Gisèle, des Hot Springs. Un mélange explosif qui a permis à Socalled de gagner le prix Galaxie, d'une valeur de 3000 $. L'autre prix remis par le festival a été remporté par Luke Doucet, qui pourra monter sur la scène de Belle et Bum lors de la saison à venir.

Le festival s'est officiellement terminé quelques heures plus tard avec le concert de Plume Latraverse, un des gros noms à l'affiche du FME. Plus très émergent, il a quand même profité de l'occasion pour tester quelques nouvelles pièces et pour livrer des titres plus obscurs, pour la plupart tirés de son album Chansons nouvelles. Couvre-chef de paille sur la tête, grosse barbe poivre et sel, il a enchaîné ses chansons en chapelet, à coup de deux ou trois à la fois. Tout le monde n'a pas aimé, nous, nous lui levons notre chapeau.

Il restait tout de même quelques concerts de fin de soirée à se mettre sous la dent. Omnikrom a clôturé la soirée hip-hop, non sans quelques difficultés techniques. Au tout début de leur performance, les haut-parleurs de la salle ont lâché prise, et il a fallu de longues minutes pour que le spectacle puisse reprendre. Seule une poignée de jeunes fans du groupe sont restés jusqu'à la fin de cette prestation tout de même sympathique. Puis, vers minuit, Johne-5 et Les Psychos Riders ont entamé sous le signe du rock le dernier sprint du FME, avant que ne s'abaisse pour de bon le rideau sur le festival.

Bilan chiffré
Le bilan financier final de cette 5e édition du FME n'est pas encore disponible, mais l'organisateur de l'événement, Sandy Boutin, assure avoir pris les moyens nécessaires pour éviter un déficit. Une croissance plus maigre de l'offre de concerts et les doubles concerts de certains artistes ont permis d'épargner quelques dollars. «Cette année, on a tout fait pour contrôler la croissance du festival, explique Boutin. La seule grosse nouveauté était le concert extérieur du samedi midi.» Cette innovation, ajoutée à la croissance des visites en salle, a permis au FME d'enregistrer près de 11 500 entrées, en comparaison des 9000 de l'an dernier.

Le FME a reçu cette année une enveloppe de 31 000 $ de la SODEC, un montant cinq fois plus gros que par les années passées.Pour Sandy Boutin, c'est clairement le fruit de la rencontre que les organisateurs ont eue avec la ministre de la Culture, Christine Saint-Pierre, plus tôt cette année. Aussi, les revenus en provenance de la vente de billets, de marchandises et de bière ont légèrement augmenté et les commanditaires ont été plus généreux que jamais. Quand le secteur privé s'y met, c'est souvent signe de prospérité, et l'avenir semble plutôt lumineux pour le FME.

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